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Et si je n'étais pas une coach ?

Caprice, crise d’identité professionnelle ? Mais qu’est-ce qu’elle nous fait, Laurence ?

Ici, je vous livre ce à quoi je crois et vous allez m’aider à répondre à la question en titre de cet article !


Tout a commencé par la lecture d’un livre « Développement (im)personnel Le succès d’une imposture » écrit par Julia De Funès. Il est venu me chercher dans les rayons de ma bibliothèque municipale préférée.

J’avais déjà écouté la philosophe dans une ou deux émissions et je dois avouer qu’elle m’avait agacé au plus haut point. Comment ???? Une femme qui osait défier ce à quoi je croyais dur comme fer ? Pour elle, les coachs sont tous des gourous et les livres qui fleurissent sont nocifs pour la santé.


Pour être tout à fait franche, ces questions sont arrivées il y a bien plus longtemps chez moi…Je dois vous dire que la question de l’autonomie est venue dans ma vie depuis fort longtemps.

La valeur fondamentale pour moi, c’est la liberté. Dès qu’elle est bafouée, je me défends, je me débats et je m’insurge !

Dans mon précédent job, j’ai même très souvent remis en question l’autorité lorsque je sentais qu’on ôtait la liberté de penser et d’agir aux jeunes que l’on accompagnait.

J’en ai fait mon thème de mémoire de master. Donc, vous avez compris, sujet hautement sensible !


Le coaching, c’est aussi une histoire forte dans ma vie.

Et cette Julia, elle balaye cela d’un revers de livre, aidée des philosophes que j’aime tellement …

Alors j’ai pris l’ouvrage et j’ai commencé la lecture. Je n’ai pas tout compris, parfois les concepts étaient un peu difficiles d’accès. Et puis, les dernières pages m’ont poussé à prendre mon stylo.

« Être authentique, c’est vivre son propre chemin » Ben, oui comment approcher cette authenticité lorsqu’on nous dit quel chemin prendre ?

Des lumières se sont éclairés et j’ai alors saisi les raisons pour lesquelles je commençais à avoir en horreur les coachs/publicitaires/et autres qui nous assènent de messages et d’injonctions. Je me suis déjà épanchée sur ce sujet à plusieurs reprises d’ailleurs ! Les as du marketing, les pro de la réussite du jeune entrepreneur m’horripilent.

Tout part d’une bonne intention (enfin pas toujours…) : on veut nous aider à être mieux, plus nous, mieux alignés, plus dans les principes du marketingcommunicationsocialmedia.

Et si moi, je préférais écouter Socrate ? Pour lui, l’homme, afin de se connaître, doit trouver sa place dans l’ordre général du monde.

En effet, comment être heureux seul, sans prendre en compte son environnement ? C’est nier profondément le poids de nos « circonstances ».

Et puis, vous voulez un secret ? Un truc qu’on n’ose pas vous dire ? La volonté ne suffit pas…. C’est une vaste fumisterie que de faire croire aux gens que lorsqu’ils veulent, ils peuvent. Je n’y crois pas ou plus. C’est un long chemin intellectuel et très souvent douloureux pour moi. Je m’explique :

Nos passions, nos désirs, nos envies, notre environnement, tout cela a une influence certaine et il est utile de l’accepter. Les injonctions au développement personnel font plus de mal que de bien et j’en suis à présent intimement convaincue. On ne peut pas maîtriser son esprit. L’accompagnateur peut permettre de comprendre les réactions, les émotions qui restent trop longtemps et qui paralysent. Il peut aider à accepter que nous ne sommes pas tout-puissants, que nous avons des limites intérieures et extérieures. Révéler

le pouvoir d'agir c'est aussi montrer à l'autre qu'il existe des choses incontrôlables.

Celui qui affiche une recette utilise un message publicitaire, il cherche à convaincre pour vendre ses services. C’est normal ! C’est un chef d’entreprise également, il travaille son message et le diffuse pour séduire.

Mais il n’a pas de pouvoir magique.

Vous allez me dire que je suis aussi une chef d’entreprise ! J’ai créé mon activité d’accompagnement il y a un an. C’est pas toujours simple, je ne parviens pas à développer comme je le souhaite. Je pourrais considérer que j’ai de la chance car je rencontre beaucoup de professionnels qui me proposent leurs services ! Parfois je cède aux chants mélodieux de ces sirènes. Toujours, j’en sors avec la gueule de bois. On me propose de travailler mon pitch, mon personae (c’est mon client cible) et tous autres choses issues du marketing. Tout à l’intérieur de moi, ça tiraille…Je ne suis pas ok avec cette démarche ! Ce que je veux c’est incarner ma posture en montrant quels types de chemins je peux éclairer.

Socrate invite l’autre à se découvrir lui-même par un questionnement singulier et pas avec une méthode.

J’ai la prétention de croire que l’écriture peut aider à cela. C’est d’ailleurs ce qui a guidé mon envie de proposer des choses en lien avec l’écriture de soi. C’est un moyen d’aller vers cette introspection et de passer de la pensée au geste (la main qui écrit ou qui tape sur le clavier).

Ce travail est réflexif et personnel. Il ouvre à la liberté et à une autonomie incroyable. Son autre avantage est d’intégrer la temporalité. Ce temps si précieux qui est une véritable source d’apprentissage dans nos vies. Venir à soi prend du temps.


Alors on fait quoi de ces injonctions ?

Peut-être faire comme avec la pub à la télé : les zapper ! Comme avec ces images de femmes si fines, si jeunes…Pour ces dernières, on a compris les dégâts qu’elles provoquaient sur l’estime de soi.

Ces pubs pour être un bon entrepreneur nous réduisent à être un objet, une chose. Je me débats avec cela entre culpabilité à ne pas suivre leurs conseils et besoin de liberté. Oh, j’entends déjà les petites voix me dire « t’es assez grande pour faire la part des choses ! ». Eh bien, non, comme tout le monde ! Je tombe parfois dans la facilité, je me dis qu’une recette miracle fera décoller mon activité. Cette méthode, ce coach sera le bon…. Et puis, il est peut-être honnête…il veut vraiment me faire découvrir mon identité. Ricœur nous dit que « Nous sommes des êtres de promesse ». Parfois, c’est plus facile de croire aux autres que de croire en nous….

Plus simple de croire que je peux faire preuve d’auto-détermination alors que c’est un pouvoir impossible. Je ne peux pas tout contrôler.

Plus je travaille sur moi, plus je me découvre.



Les accompagnements, ça ne sert à rien ?

Tout dépend de la posture du professionnel, tout dépend du message et de la promesse affichée et perçue par les clients.

Permettre à l’autre de revenir à son « naturel » comme en parle si bien Stendhal. Aller puiser dans ses émotions pour se révéler.

Être guidé pour développer son intuition, renouer ce dialogue intérieur pour mieux s’entendre et s’écouter.

On peut vouloir améliorer son « moi » social mais n’espérez pas de changements profonds en vous ! C’est un peu comme une personne qui se rend chez le coiffeur. C’est un bon moment, ça améliore l’esthétique, peut-être la confiance en soi mais cela ne va pas bouleverser le cours de la vie.

« Deviens qui tu es » c’est Nietzsche qui nous le conseille…. Il faut un effort, c’est nécessaire pour se forger. Découvrir qui on est vraiment, aller creuser ses creux et ses pleins, c’est pas instantané en 10 leçons ni même en quelques heures.

Alors celle ou celui qui vous fait croire que vous allez être libre en vous proposant un guide pour le devenir fait preuve soit d’ignorance soit de malhonnêteté intellectuelle.

Essayez de dresser une liste de personnes alignées et inspirantes qui ont pu le devenir grâce à une méthode miraculeuse….Ma liste à moi est composée d’artistes, de mentors, de personnes qui ont vécu des expériences. C’est certainement un signe !



Alors coach ou pas coach ?


Ce qui est évident pour moi, c’est que je n’appartiens pas aux vendeurs de recettes. Je pourrais savoir faire puisque c’est tout de même mon métier de base le marketing ! J’ai longtemps cogité et cela dure encore sur mon nom de métier. Le terme de coach est vraiment très connoté négativement. Je n’ai pas encore trouvé celui qui me convient.

Alors, je chemine vers mon authenticité. Avec humilité et en me prenant parfois les pieds dans le tapis !

Je lutte contre l’envie d’aller à la facilité, celle d'appliquer toutes les méthodes magiques, écouter ce que les autres ont l’impression de mieux comprendre que moi et de mieux savoir sur moi.

Je travaille à démêler mon « naturel ».

Je réfléchis beaucoup à la manière dont j’accompagne, aux produits et services que je peux proposer.

Est-ce facile ? Vous imaginez bien que non !

Être alignée, ce n’est pas fait une fois pour toute ! Je peux savoir qui je suis aujourd’hui, ce à quoi j’aspire mais je sais aussi que je vais bouger et que ma capacité à bouger, c’est elle qui va me rendre heureuse au quotidien.

La liberté n’est-elle pas une chose que je crée moi-même pour moi ? Si c’est valable pour ma pomme, c’est aussi tout à fait vrai pour les personnes que j’accompagne. Pour vous également !


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